Après 17 ans de présidence du MPBA, Bertrand Taczanowski passe la main à Jordan Le Quilliec !
Bonjour Président, cher Bertrand, profitons, si tu le veux bien, de la 2e phase du championnat NM1 qui bat son plein pour faire un point de situation du club sous forme de 10 questions/réponses !
Question n°1 : Pour rappel, tu cumules les fonctions de président du MPBA (depuis 2008) et de sa section pro, le MBA (depuis fin 2023). On commence par l’équipe fanion du club et du département : le staff et les joueurs ont tous été remplacés à l’été dernier et le budget annoncé en baisse. La 4e place (15V, 11D), synonyme de qualification en poule haute, obtenue au terme de la première phase est-elle une surprise ?
Depuis aujourd’hui 11 heures, je ne suis plus président du MPBA. 17 ans !!! Un bail. La FFBB, que je remercie, avait accepté que je puisse cumuler encore les deux fonctions le temps de trouver un successeur. Les droits sportifs pour évoluer en NM1 sont donnés par convention par le MPBA au MBA et j’étais signataire des deux côtés, même si une délégation avait été donnée. C’est chose faite lors de l’AG du club avec la nomination de Jordan LE QUILLIEC, que je remercie et félicite pour cette prise de fonction.
Je rappelle que le MPBA et le MBA sont un seul et même club, mais deux associations distinctes par la force des choses. Comme la SIG PRO et la SIG amateur !!! Le MBA est le « nom commercial » de l’association support et évolue en NM1. C’est la partie professionnelle du club.
Pour répondre à ta question, la satisfaction du travail accompli est de mise ! Le staff et les joueurs ont été exceptionnels. Comme le disait notre capitaine, on peut se reprocher çà et là une défaite que l’on aurait pu éviter… Tout homme ou femme, toute entité ou association a ses objectifs à un instant T. Les avoir est une chose, les réussir en est une autre. Et notre objectif a été réalisé. J’en suis très heureux pour l’équipe, nos partenaires, publics ou privés, et nos supporters toujours plus nombreux.
Question n°2 : Quels sont les objectifs de cette équipe pour la suite de la saison ?
La qualification pour le TOP 8. C’est très serré. Dieu seul sait ce qui se serait passé si Vlad ILIC ne s’était pas blessé aux Sables !!! Le groupe composé de garçons travailleurs et attachants s’y emploie avec un staff au diapason, y compris médical avec l’aide précieuse de Maeva GRUNENWALD et de Maxime TACZANOWSKI. Si Josaphat BILAU peut reprendre, nous aurons réussi quelque chose d’incroyable pour ce garçon et ceci grâce notamment au travail de ces deux personnes.
Question n°3 : L’engouement autour de l’équipe est là comme en témoigne le chiffre de 1800 spectateurs lors de la réception de Charleville-Mézières pour un match sans enjeu face à une équipe mal classée un soir de Saint-Valentin. Comment l’expliques-tu ?
Comme je te l’ai dit, ce groupe est composé de joueurs attachants. Ils sont revanchards au titre de leurs parcours respectifs et ils se sont fondus dans un collectif et dans une rigueur de travail imposés par un coach disons hors du commun.
Nous avons été gâtés au titre de nos entraîneurs puisqu’on ne présente plus « JLM » et on voit la réussite de Lauriane DOLT aujourd’hui : ils ont mis la barre très haut.
Mais Frank KUHN sur un banc de touche, c’est quelque chose. Martin TOUBA et Max expriment moins les choses dans le visuel mais sont au diapason eux aussi.
Et je pense que les joueurs se sentent redevables d’un tel investissement. J’apprécie beaucoup le temps qu’ils passent avec les spectateurs après les matchs, avec notre KOP, lequel entre parenthèses est indispensable à la réussite de ce projet.
Je pense que la proximité que les joueurs et le staff ont créée avec les spectateurs et leur gentillesse en font une équipe qu’on a envie de venir voir jouer, avec laquelle on souhaite partager des émotions. Et nous avons été servis jusqu’à présent.
C’est le plus beau cadeau que ces derniers puissent faire à ceux qui travaillent quotidiennement pour eux.
Question n°4 : Retour aux amateurs avec l’équipe NM3 qui fait beaucoup mieux que son objectif initial de « maintien tranquille ». Un titre de champion de poule est même encore envisageable. Que se passera-t-il si la troupe de Stéphane Diebold décroche la timbale ?
Sur le papier nous sommes encore en course, oui. Mais si les joueurs sont talentueux, il faut pour un objectif de montée une rigueur et une fraîcheur optimales toute une saison.
Certains parmi eux découvrent la vie active et ses contraintes, sont parents… Et en définitive ont parfois du mal à s’investir sur le long terme. Stéphane DIEBOLD et son staff font un travail qu’à mon sens peu font à ce niveau. Mais pour monter, c’est un collectif. Ce sont tous des supers garçons investis dans le club et c’est bien là l’essentiel. La montée d’une équipe 2 en NM2, nous l’avons connue en 2019 avec Laurent MINNIG et je l’avais refusée… Avec le recul à tort peut-être… Cela n’a pas été facile de remobiliser, avec le COVID qui s’y est ajouté… Et là encore, certains garçons avaient d’autres projets.
Laissons la saison se terminer. Nous verrons ensuite.
Question n°5 : Un mot sur les U15 d’Aladin Amdouni, qui disputent le championnat de France groupe A des 24 meilleurs de leur catégorie, et sur le retour d’une équipe U18 France au club ?
Pas seulement un mot. Le travail est remarquable. Il fallait arriver à se qualifier en poule haute. Sans préjudicier à tous ces garçons, nous n’avons plus la génération 2002 ou 2003 voire 2004 entre nos mains. Mais certains parmi eux vont pouvoir s’inscrire dans la durée et atteindre un bon niveau de basket. C’est l’objectif. Ce qui m’intéresse surtout à ce niveau-là, c’est de pouvoir rassembler les meilleurs joueurs du département dans cette structure. Les plus forts vont pouvoir partir en centre de formation (nous l’aurons en cas de passage en PRO B), les autres pourront bénéficier des U18 France. D’autres enfin pourront retourner renforcer leur club d’origine.
La réussite de ce type de catégorie passe par de l’investissement avec les clubs voisins. Nous devons faire preuve de beaucoup d’humilité vis-à-vis du travail que ces derniers font. Il ne faut surtout pas jouer à David et Goliath. Le résultat est connu.
Mais nous aurons la chance de pouvoir disposer de ces 2 entités et il faut les mettre au service à la fois des joueurs de notre club mais aussi des autres. Cela a un coût mais il faut bien que nous le fassions. C’est respecter ceux qui jouent au basket et qui viennent voir les matchs de nos pros le vendredi soir et le mardi soir.
Nous allons améliorer les choses, nous allons essayer de donner davantage de moyens même si mais ce n’est pas évident. Les moyens, ce ne sont pas des déplacements en grand luxe dans un hôtel 4 étoiles ou autre mais dans le matériel, pourquoi pas un peu de préparation mentale et certainement le travail de Maxime sur de la préparation physique.
Avec Franck KUHN, j’ai appris et j’ai compris à quel point il fallait prendre de l’avance si nous voulons performer à tous les niveaux du club sur la préparation physique.
Mathieu GITTA déjà avait initié la chose. Aujourd’hui cela devient une véritable priorité pour le club.
Question n°6 : Quel regard portes-tu sur les résultats des autres équipes du club, seniors et jeunes ?
C’est marrant que tu me poses cette question. Je connais par cœur le classement de chacune de nos équipes. C’est un devoir en tant que président.
Par contre le basket professionnel prend beaucoup de temps. Et je n’ai malheureusement pas assez d’heures dans une journée ou dans un week-end pour aller voir chacune de nos équipes comme je le faisais il y a quelques années. Je m’en excuse vis-à-vis des parents comme je m’en suis excusé vis-à-vis des entraîneurs. Un jour certainement je retrouverai ce temps lorsque la structure sera bien organisée. Parce qu’il n’y a rien que je connaisse de plus beau pour un président que de venir voir les enfants jouer au basket à la salle polyvalente.
Hervé CLODI fait un travail extraordinaire avec son équipe. C’est un peu plus dur pour la PRE REGIONALE par manque de joueurs parfois…
Je suis très fier du travail accompli. Quand je vois notamment que nous allons participer aux finales régionales avec nos U 13 et nos U 15 !!! Quand je sais tout ce qui a pu être dit par rapport au Bas-Rhin !!!
Sur le département la concurrence est rude. Mais nos choix de surclasser certains joueurs de catégorie seront encore une fois les bons. Il faut voir l’évolution sur le moyen et le long terme, pas sur le court terme.
Je regrette de ne plus pouvoir jouer avec mes copains et m’amuser…
Question n°7 : Quittons le sportif : tu ambitionnais d’améliorer la structuration du club. As-tu globalement réussi dans ton entreprise et quels sont les chantiers restants ?
Cela me prend énormément de temps. C’est pour ainsi dire un travail quotidien. Le projet est sorti. La finalisation s’effectue notamment à l’aide de 2 personnes incroyables que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors d’une animation autour du leadership du meneur de jeu à STRASBOURG au mois de juin l’an passé. Je sais que je ne dois pas donner leurs noms… Mais je les remercie pour ce qu’ils font pour notre club.
J’aurai l’occasion de revenir dessus à la fin de la saison mais le club professionnel prend un véritable tournant avant son passage en société : nous présenterons un organigramme intéressant et fonctionnel. C’est beaucoup de temps de gagner avant la suite.
Question n°8 : On connaît ton énergie et ta passion mais cumuler les deux fonctions de président en plus de ton travail est-il viable à long terme ?
Pour le MPBA, le flambeau est passé. Mais je vais rester actif en son sein. Il faut une organisation journalière pour arriver à tout cumuler. Dans mon esprit, ma priorité reste ma famille et mon travail. Je suis bénévole et resterai bénévole au basket aussi longtemps que l’on voudra de moi. Le club va grandir, en tout cas nous mettons tout en œuvre pour y arriver. Que ce soit au niveau amateur ou au niveau professionnel.
Sans le soutien de ma famille et sincèrement une hygiène de vie solide, ce serait compliqué. Il faut savoir doser, ce que je n’ai pas su faire l’été dernier et j’ai vu où cela m’a mené et où cela a failli me mener.
Donc l’arrivée de Jordan est une bénédiction puisque cela m’enlève une sacrée pression.
Question n°9 : L’association MPBA (ex-ASSM Pfastatt) fête ses 80 ans l’année prochaine. Comment envisages-tu son avenir ? Quels sont les axes d’amélioration pouvant lui faire franchir un nouveau palier ?
C’est un très bel âge et ce sera aussi l’âge de mon papa et de mon beau-père. Donc forcément ce sera une année exceptionnelle. Nous allons travailler pour en faire moment de fête à l’image du centenaire du premier titre de champion de France que nous avons organisé lors du match contre LE HAVRE.
Je t’ai indiqué ci-dessus les axes de travail et je développe ci-dessous :
Pour les deux entités nous allons investir dans la communication avec un partenaire local passionné de basket. C’est essentiel de travailler sur cet aspect afin de faire comprendre et de faire connaître aux parents et aux partenaires ce que le club amateur comme le club professionnel vont devenir et de leur montrer les axes de travail quotidien.
Un partenaire a besoin d’être mis en valeur et de faire des rencontres en vue de nouer des relations. Pas de tout cela sans communication.
Nos jeunes évoluent dans une salle polyvalente exceptionnelle à PFASTATT.
Ensuite il s’agit de trouver les bonnes personnes et que ces dernières soient à la bonne place.
Au niveau professionnel c’est évidemment le passage en société qui va complètement changer la donne.
C’était ça ou retourner en Nationale 2.
Le basket mérite sa place au sein du Palais des sports Gilbert BUTTAZZONI. C’est un outil de travail remarquable. Nous avons beaucoup de chance que la M2A et la Ville de MULHOUSE nous permettent d’y évoluer. Le travail a payé. L’affluence ne cesse de monter sans avoir besoin pour remplir d’inviter à tour de bras ou de brader.
Enfin, nous travaillons d’arrache-pied sur une plaquette commerciale et sur quelques idées nouvelles, un service sur mesure… Je n’en dirai pas plus. Si ce n’est que nous aurons un commercial totalement engagé avec les relais qu’il faudra dans le club de façon à ce que son travail soit efficient.
Question n°10 : Il est de coutume de finir par les points divers où l’on peut s’exprimer en dehors de tout cadre. Quels messages souhaites-tu faire passer ?
J’aurais tellement de choses à dire. Je voudrais simplement que nos partenaires et nos supporters comprennent que par respect vis-à-vis d’eux, il n’est pas possible de brûler les étapes.
J’aurais tellement envie de voir notre KOP se soulever lors d’une finale pour monter en PRO B. Et un PDS en liesse. Le sport apporte tellement de joie et le basket en particulier.
La structuration est ESSENTIELLE. Mais cela prend du temps.
Il y a des années de cela j’indiquais qu’il fallait diriger un club comme le nôtre comme une entreprise. Ce n’est pas évident. Je mets beaucoup d’affectif dans mes relations et on m’explique que ce n’est pas toujours compatible dans une entreprise. Mais c’est ma manière de faire. Cela a ses limites parce que parfois on ne sort pas les mots comme il le faudrait. J’ai appris de mes erreurs et j’essaye en toute humilité de partager ces fautes avec ceux qui m’entourent pour éviter que cela ne se reproduise.
Nous apprenons des autres, nous observons beaucoup, nous partageons, nous échangeons notamment avec le VMA.
C’est merveilleux d’être entouré comme je le suis tant sur le plan familial qu’au niveau du club et ce sont ces personnes-là que tu devrais interroger et mettre en avant.
On ne peut pas s’imaginer tout ce qui est fait pour organiser une rencontre, pour faire en sorte qu’une saison sportive se déroule bien. J’essaie de les représenter au mieux. Il semble que je donne en effet beaucoup d’énergie. Mais sans elle il n’y a rien.
Je voudrais remercier les deux Villes de MULHOUSE et de PFASTATT pour nous avoir permis de créer ce club. Je voudrais remercier nos partenaires pour tout ce qu’ils nous ont apporté et vont continuer d’apporter : et on peut être Bisontins mais aider les Mulhousiens, merci Valérie THIBAULT. Faites-nous confiance et croyez en notre projet et notre vision : le basket mérite sa chance de reconquête. J’aurai l’occasion de davantage présenter ces éléments.
Je ne suis personne pour faire passer un message, mais Steve JOBS écrivait ceci :
Mes modèles en affaires ce sont les Beatles. Ils sont quatre gars qui compensent les défauts des uns et des autres. C’est ainsi que je vois le business : de grandes affaires n’ont jamais été réalisées par une seule personne, elles sont réalisées par une équipe de gens.
Crédits photo & interview : Jean Laurent Soltner